25 janvier 2008

Le cousteau dans la plaie

Sitôt lancé, il tombe à l'eau. Il tombe à l'eau et pour lui l'aventure commence: c'est le Bathyscaphe, "appareil habitable destiné à conduire les observateurs dans les grandes profondeurs sous-marines". Comment, dans ces conditions, redouter l'échec? Coulé, le Bathyscaphe est bien dans son élément. C'est son baptême de l'eau, les toutes premières brasses.

Pourquoi un bathyscaphe?
Pour changer de métro et du vélo. Parce qu'il y a des fonds littéraires, des courants de révolte profonds, des choses qui grouillent dans les abysses et dont on veut suivre les mouvements.
Parce que ce qui nous importe semble se passer vingt-mille lieues sous la surface de l'évidence.
Parce que parmi les journaux culturels (ou supposés tels) qu'il nous est donné de lire, nous avons du mal à trouver autre chose que de la paraphrase consensuelle. Les mêmes personnes, toujours, parlent des mêmes choses. Or, nous nous doutons bien que nous ne sommes pas les seuls à être lassés de tout cela depuis belle lurette: il y a là une brèche à explorer.
Parce qu'il nous importe assez peu de coller à l'actualité, car on sait que le véritable plaisir de la lecture vient du décalage qu'elle procure face à la vie de tous les jours; qu'ainsi un livre en appelle un autre, qui fait référence à un disque, qui nous renvoie à une rencontre et que rien n'est plus doux que de se laisser dériver de cette manière.
Parce que, enfin, pour nous, les enjeux de la culture sont ceux de nos vies même et qu'il importe de ne pas les laisser entre les mains de l'industrie absurde qui sent la mort.

Un grand NON nous motive, le NON à l'air ambiant; mais se sont les petits oui qui tapissent le fond marin qui nourrissent notre soif de découverte.
Pour nous, l'image du bathyscaphe renvoie à un mystérieux submersible, et donc à Nemo, à Jules Verne et aux livres d'aventures dont on garde tant d'images. Nous voulons d'abord poursuivre l'aventure.

Fermez les écoutilles, parés à plonger, retenez votre souffle.






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